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16 Mars 1996

La 2° D.P.J.

Faisant suite à notre article sur la retraite de monsieur Saratte, voici un article sur cette division de police si particulière.

L'Equipe de Recherche et d'Intervention en Carrières (ERIC) est commandée par le commandant Jean-Claude Saratte, âgé de 49 ans, assisté de l'inspecteur principal Régis Pich et d'une poignée d'inspecteurs. Tous sont vaccinés contre la leptospirose et possèdent un uniforme standard adapté : combinaison bleue marquée du blason « POLICE », casque blanc muni d'une frontale et bottes.

C'est dans les années 80 qu'à été créé le groupe carrières de la 2° division de la police judiciaire.

Son objectif est simple : SURVEILLANCE ET REPRESSION DE L'ACTIVITE CATAPHILE dans les anciennes carrières de Paris dont l'accès est interdit depuis 1955 par arrêté préfectoral. Hormis les affaires de vols avec violences et d'agressions qu'ont dût traiter ces policiers des catacombes, ils doivent aussi réprimer les taggeurs qui accélèrent le phénomène de dégradation des lieux. De plus, des accidents plus graves surviennent parfois à cause de l'irresponsabilité de certains cataphiles. Ainsi, en 1988, plusieurs câble PTT prirent feu suite à l'utilisation de torches à poudre. D'autre part, l'ERIC s'est chargées de faire fermer la plupart des accès aux anciennes carrières.

Cependant, malgré leur mission de répression, l'équipe de l'ERIC s'est attiré beaucoup moins d'animosité que l'on pourrait croire.

En effet, en adoptant une attitude de prévention plutôt que de répression, en se montrant beaucoup plus « humain » que la plupart de ses collègues, le commandant Saratte a sût s'attirer la sympathie des cataphiles. Sympathie partagée, par ailleurs. Si bien que les cataphiles n'hésitent pas à l'appeler si des problèmes graves surviennent dans le réseau.

Il déclarait à ce propos lors d'une interview accordée à quelques un de nos collaborateurs : « ..les cataphiles font leur propre police et évitent que des choses trop graves viennent se produire dans le réseau... ».

Ainsi, il à déjà été possible de voir monsieur Saratte dans le réseau pendant ses jours de congés, juste pour le plaisir. Il ne fait donc aucun doute que l'équipe de l'ERIC est cataphile.

Dans le domaine de la prévention, les policiers de l'ERIC essaient avant tout de dissuader les velléités des « touristes » en les décourageant.

Il est en effet notable que de nombreuse maladies sont contractables dans les carrières (leptospirose, méningite, hépatonéphrite ne sont que quelques une de ces maladies), ce qui inquiète beaucoup les autorités, et comme la plupart des touristes descendent sans bottes, les probabilités pour eux de contracter une de ces maladies est donc plus grande.

J.C. Saratte déclarait à ce propos : « Des étudiants en biologie ont fait des prélèvements et ont trouvés après analyse des virus qu'ils ne pensait pouvoir exister que dans les livres. »

De plus, en décourageant les nouveaux (méthode reprise par les cataphiles eux- mêmes), un écrémage se créer et ainsi, seuls les personnes vraiment motivés redescendent. On évite ainsi plus ou moins une surpopulation des carrières.

Mais le problème réside surtout dans la surmédiatisation des carrières contre laquelle l'ERIC ne peut rien faire et dans le manque de discrétion de certains cataphiles. Monsieur Saratte le disait d'ailleurs clairement lors de son interview : « ...le problème avec vous, c'est que vous n'êtes pas discret ». Or, ce n'est que par la discrétion et une certaine coopération des deux parties que le réseau pourra être sauvegardé.

Lire à ce propos notre article plus loin ci-dessous.