La galerie de l'angoisse
1° époque
Des faisceaux de lumières percent la nuit qui enveloppe le carrefour Raspail. Il s'agit d'un groupe de cataphile. Le guide sa maglite à la main décide de couper par le boulevard Montparnasse. Le reste du groupe suit sans protester. La progression est difficile, la galerie étant encombrée de câbles et la distance entre ceux çi et le mur de gauche n'étant pas très grande.
Une odeur de vieille rouille emplit les narines de nos explorateurs, l'eau qui ruiselle des murs stagne dans de vastes flaques qui inondent la galerie. Ces flaques ont une teinte rougatre dûe à la présence d'oxide de fer en leur sein. L'homme de tête voit avec effarement le nombre d'araignées sur les câbles augmenter. Il les avait déja remarqué auparavant, mais leur faibles densité ne l'avait pas choqué. Absorbé par cette contemplation, il s'arrête et éclaire les câbles : des milliers d'araignées grouillent dessus en une lutte sauvage pour l'espace vital !!! Le faisceau de sa lampe revient éclairer un couloir qui semble se finir dans des brûmes d'outre-tombe. La galeries est barrée par de gigantesques toiles formant un lacis visqueux et inextricables. Sous les quolibets de ses camarades, le guide fait demi-tour. Les autres poursuivent leur chemin et leur lampes, moins puissantes, ne les avertissent que trop tard de l'horreur de la situation. Les téméraires en seront quittes pour un bonne frayeur et sont obligés de rebrousser chemin.
Désormais, cette galerie aura pour eux un nom : LE COULOIR DES ARAIGNEES.
2° époque
Par un effet du hasard, un des rescapés de la première expédition se retrouve à la salle des cubes en compagnie de deux camarades. Ceux-çi, ayant entendu parler de leur mésaventure, décident de rentrer par le carrefour Raspail via la fameuse galerie.
Malgré les supplications véhémentes du rescapé, et son apréhension visible, ils se mettent en route. Par un effet du hasard (?) c'est le rescapé qui se trouve en tête du convoi. Celui-çi se met alors à fouiller frénétiquement les ténèbres à la recherche d'indices qui pourraient lui signaler la présence du barrage fatidique. La peur sourde qui s'empare de lui à chacun de ses pas se trouve augmentée par l'exigüité du couloir. Plus il avance plus il redoute le prochain pas. Soudain, des lambeaux de toiles apparaissent, des araignées courrent sur les câbles et une odeur de moisi commence à envahir l'atmosphère. La peur augmente. Chaque pas devient une épreuve. Si au moins il savait où « elles » se trouvent. L'eau, sur le sol, à pris une couleur de rouille. Et, après un tournant, c'est le carrefour Raspail. Il essuie les quolibets de ses camarades mais n'y prête guère d'attention car désormais une seule question hante son cerveau malade : que son devenues les araignées ?
3° époque
Le rescapé se devait un jour ou l'autre de revenir dans cette galerie maudite. Ce jour vint où, au hasard d'une exploration dans le nord, il réussit à décider ses camarades de passer par cette galerie. La peur occasionnée par ce couloir avait en partie disparut suite à sa précédente visite. Et c'est sans apréhension qu'il progressait maintenant dans le passage maudit. Ils en profitèrent même pour explorer celle-ci. Après un coude de la galerie, l'odeur et la couleur de l'eau annonçant la proximité éventuelle des araignées se fit jour et à leur narines et à leur yeux. Puis, enfin ils comprirent l'origine de l'odeur : les égouts s'infiltraient en un large flot immonde dans la galerie. Décidément, ce couloir ne s'arrangeait pas. Enfin, ils parvinrent encore une fois au carrefour Raspail sans avoir vu la moindre araignées. Etait ce un rêve ?
Cette histoire est véridique. La galerie à été classée insalubre.