Arreuh! Cata! Gaga! Moman! Pipi! Caca! Popo! Céluikacomanssé!
Toujours les injections des promoteurs continuaient. Trente kilomètres depuis le début du siècle!
Il y a une quinzaaine d'années,faute de plans, les rares cataphiles ne s'aventuraient guère au coeur du réseau. Il y avait les habitués du Bvd Saint-Michel et ceux de la Petite Ceinture. A cette époque où la Plage s'appelait encore le Labo, il était normal de laisser ses affaires sur place et de les retrouver intactes la fois suivante... Des artistes se firent connaître par leurs oeuvres underground. Cochin fut isolé du réseau par un mur (réversible).
Toujours les injections des promoteurs continuaient.
Vers 1984, des cataphiles plus organisés se lancèrent dans l'inconnu et firent la jonction. Il y eu l'article à sensation de l'Echo des Savanes. Ce fut le début de la cataphilie que nous connaissons maintenant.
Jusque là, les rares tracts étaient plaqués pour affichage sur les murs humides.Puis quelques tracts furent prélevés et ceci entraîna un autre mode de diffusion.
Toujours les injections des promoteurs continuaient.
En 1986 apparurent les premiers plans à large diffusion. La communication devint un impératif et toutes sortes d'initiatives se développèrent : les groupes s'interpellent de plus en plus, les murs de barrages sont attaqués. L'impunité semble régner et certains se lancent dans des dépouilles sans gloire, des destructions gratuites et des plans à la Murphy.C'est la fin du status quo.
Toujours les injections des promoteurs continuaient.
La 2° DPJ, très discrète depuis 81, commença à sévir. Les dépouilleurs sont piégés à Raidos en 1987. Un violeur est arrêté; il était sous acide au moment des faits. Saint-Michel est fermé à la suite de l'incendie « pour rire » des câbles PTT. Notre-Dame-des-Champs et l'escalier du cimetière Montparnasse (Celui de la Cité des Cataphiles) sont fermés à cause du manque de discrétion des utilisateurs.
Toujours les injections des promoteurs continuaient.
L'IGC est désignée du doigt (Fuck IGC) et devient une cible, comme les dépôts dégoutiers. Les fermetures de puits ne sont plus simplement faites à la soudure, mais avec des bouchons de plusieurs mètres cubes de béton. Les visites à l'abri anti-atomique, à l'abri FFI, à l'Ossof...sont accompagnées de dégats importants. Les bombages écoeurants dégoutent les cataphiles, y compris ceux qu'on ne voit pas le samedi, y compris les employés de l'IGC qui aiment ces lieux, y compris la police qui est plus cataphile qu'elle ne l'avoue. Les médias informent le public en donnant l'impression que les cataphiles sont maîtres chez eux (Mon Royaume) et généralisent l'idée que ce sont des malades. Les amateurs de la PC se plaignent des ordures. La SNCF bétonne plusieurs fois la PC.
Toujours les injections des promoteurs continuaient.
Début 90, arrive la bande Bertolino-Vincenti. Les cataphiles qui leur ont fait confiance ont été trompés et ont juré, mais un peu tard, qu'on ne les y reprendrait plus. La police et l'IGC tiennent maintenantdes propos franchement hostiles aux cataphiles qui vont jusqu'à démolir des hagues dans les galeries sans vérifier sur plans si un débouché est possible. Seize mètres d'injection rue Nansouty : il faut faire le tour par la chatière Tombe-Issoire. Feuillantines est bétonnée, puis la PC. On se reporte sur Procession, Falguière, Pasteur, Vercin, Montpar, Edguar Quinet avec les chahuts habituels. Toutes fermées aujourd'hui. Les vigiles sévissent un temps.
Toujours les injections des promoteurs continuaient.
Plusieurs casses à l'IGC, les journeaux, les procès...Un cataphile est actif deux ans environ. Le renouvellement marque une évolution vers 1993. Avec la création de la Crypte, le sens du beau s'affirme. L'IGC fait injecter sous l'extension de l'Hôpital universitaire : disparition des parallèles de la PC.Nous faisons connaissance avec le « passage bas ». On nettoie de plus en plus. Les taggueurs deviennent ridicules. La PC est rouverte le 4 Juillet 1994. La police se fait à nouveau discrète. Mais les cons veillent. La Crypte à été violée après trois ans de respect. Depuis 18 mois, la fréquentation bruyante de Raidos a entrainé des plaintes de riverains et des descentes de CRS. Raidos a été bétonnée en Septembre. Puis, ce mois ci, la porte de l'abri IGC a été à demi découpée à la disqueuse, mettant en péril le générateur de clim de l'Ossof qui est derrière. L'IGC a porté plainte contre « x » et la police revient. La plaque « rue Biron côté du Nord » a été détruite par le collectif cannabis après 200 ans d'existence. Qui pourrait croire que cela sera sans conséquence ?
Une première conséquence risque fort de nous coûter la disparition de l'itinéraire Nord-Sud à Montsouris. Le chemin de l'échelle a été murée en Avril pour consolidation souterraine de la ZAC Alésia au dessus. Si L'IGC est excédée par les destructions des soit-disant cataphiles, rien ne lui est plus facile que d'imposer l'injection totale du secteur, y compris la méduse. L'ignorance du public autorise l'injection d'un réseau complexe unique au monde et les conneries du dessous ajoutent une bonne raison pour accélérer la destruction des galeries pour le plus grand profit des promoteurs.
A la gare de Denfert, plusieurs centaines de mètres de galeries ont été isolées (salle des Agapes) sous la ZAC de la RATP. C'est l'extrémité de Port-Mahon. Cette partie sera sauvé grâce à l'action cataphile groupée de 1992.
Toujours les injections des promoteurs continuaient.
L'injection touchait parfois gravement le cerveau. Arreuh!